#MaraNiKunafoni : agir ensemble contre la désinformation au Sahel
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#MaraNiKunafoni : agir ensemble contre la désinformation au Sahel

La désinformation en ligne n’est plus un simple phénomène virtuel. Elle est devenue un facteur réel de division, de peur et de conflit dans les sociétés sahéliennes.

Lors d’un panel de la Conférence régionale sur le numérique et la cohésion sociale et les Consultations régionales sur l’intégrité de l’information en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le 10 juillet 2025 à Bamako, des acteurs venus du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad ont partagé leurs constats et propositions pour faire face à ce fléau grandissant.

Les fausses informations circulent à grande vitesse sur les réseaux sociaux, alimentant les tensions dites intercommunautaires, comme entre Peuls et Dogons au Mali. Elles érodent la confiance entre citoyens et institutions, et peuvent même favoriser l’enrôlement dans des groupes extrémistes violents. Souvent ciblées, ces campagnes de désinformation visent particulièrement les communautés religieuses, les jeunes, les femmes et les populations rurales.

Des défis structurels persistants

Plusieurs obstacles structurels entravent la lutte contre la désinformation : un faible accès à l’éducation aux médias, un taux d’analphabétisme élevé, la fracture numérique persistante, le coût prohibitif d’Internet et la prolifération du cyberharcèlement. De plus, les autorités de régulation – à l’image de la Haute autorité de la communication (HAC) – manquent cruellement de moyens techniques et juridiques, en particulier pour contrôler les contenus diffusés depuis l’étranger.

Les intervenants à cette rencontre organisée par Search for Common Ground ont plaidé pour l’intégration de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) dans les programmes scolaires, la formation des journalistes, blogueurs et influenceurs à l’éthique et au fact-checking, et la création d’espaces communautaires de dialogue. Une régulation participative et une collaboration étroite entre les autorités, la société civile et les citoyens apparaissent comme des leviers essentiels.

Face à l’ampleur du phénomène, la réponse doit être collective. Il est urgent de renforcer les capacités locales, de valoriser les récits positifs et de faire du numérique un outil de cohésion sociale. Chacun, à son niveau, peut devenir un relais de vérité et un acteur du changement.

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