Tribune : « La démission d’Ibrahim Boubacar Keïta ouvre toutes les possibilités »
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Tribune : « La démission d’Ibrahim Boubacar Keïta ouvre toutes les possibilités »

Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a été renversé par un coup de force militaire, le 18 aout 2020. Pour notre blogueur, sa démission ouvre toutes les possibilités.

Après plusieurs mois de manifestions dans les rues contre Ibrahim Boubacar Keïta et des négociations infructueuses pour trouver une issue à la crise, c’est finalement l’armée qui a obtenu sa démission. Cependant, le départ d’ « IBK » est loin d’être la fin des problèmes du Mali.

Comme un mauvais film qui repasse huit ans après, les mêmes causes qui avaient précipité le putsch contre Amadou Toumani Touré ont provoqué le départ d’Ibrahim Boubacar Keita : crise sécuritaire, scolaire, laxisme, gabegie, injustice, corruption. Si aujourd’hui ce scenario se répète, c’est parce que les Maliens n’ont pas su tirer les leçons et solutionner leurs multiples crises.

Le départ d’ « IBK » n’est pas la fin des problèmes

Encore une occasion d’introspection pour faire le diagnostic et ainsi entamer une cure en profondeur pour sauver ce grand corps malade, car les maux dont souffre le Mali sont profondément enracinés.

Même si « IBK » et son gouvernement incarnaient toutes les déconfitures du pays, il faut reconnaitre que sa démission ne signifie pas forcément la fin des déboires. Le mal est profond, et il faut des années pour redresser le pays qui, depuis des décennies, penche de plus en plus vers l’abime.

De nombreuses responsabilités incombent aux citoyens comme aux politiciens. Nous devons faire montre d’intelligence, d’intégrité et de civisme pour la gestion de la transition et des futures élections générales. Tout est à refaire : sécuriser l’ensemble du territoire, répondre aux problèmes d’ordre éducatif et économique. Tout cela n’est possible qu’avec des dirigeants honnêtes et de bons citoyens.

Le changement est un comportement

Il est vain de chasser son président pour ensuite voter pour un autre, moyennant 2000 FCFA. Si on demande plus d’engagement à nos dirigeants, n’oublions pas que c’est aussi aux citoyens de faire montre de citoyenneté active, de prendre part à la vie politique de la nation. Ce pays doit se construire par le travail de tous ses fils. Veillons au respect et à l’application de nos droits et devoirs de citoyen. Il n’y a pas d’homme providentiel. Nous ne devons plus compter que sur nous-mêmes, nos propres idées, nos actions. C’est comme cela que nous pouvons impacter notre environnement. Ensemble, nous changerons le Mali par nos propres comportements. Le changement n’est pas un nouveau président, ni de nouvelles lois mais l’attitude de tout un chacun pour le bien de tous.

Les bons citoyens font les bons présidents, les bons présidents font les meilleurs citoyens. Nous revoilà face à notre destin. Ce combat aujourd’hui pour le Mali n’est autre chose que les Maliens face à eux-mêmes. Car ce sont nos incivismes, nos négligences, nos manques de responsabilité qui reviennent nous hanter. Nous avons encore l’opportunité d’apprendre, de grandir et aller de l’avant, Sinon nous serons condamnés à revivre incessamment le même scenario.

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