Covid-19 et transport urbain : le boom du marché des mototaxis
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Covid-19 et transport urbain : le boom du marché des mototaxis

Avec l’avènement de la pandémie de Covid-19, les mesures de distanciation, les méfiances lors des regroupements, nombre de personne ont commencé à fuir les transports en commun, surtout la Sotrama. Cela a fortement favorisé un moyen de transport : les mototaxis.

Cet article a d’abord été publié par Mali Tribune.

En mars 2020, lorsque le Mali a enregistré ses premiers cas de coronavirus, tous les secteurs en ont pris un coup. Beaucoup d’entreprises ont dû licencier du personnel voire mettre les clés sous la porte.

En mai 2018 des jeunes entrepreneurs maliens venaient de lancer Teliman, le tout premier service de mototaxi à la demande à Bamako. Celui-ci se donne comme « mission de faciliter les déplacements en ville ». Il a connu un vrai essor avec l’irruption de la Covid-19.

Aubaine

Beaucoup de jeunes ayant perdu leurs emplois y ont vu une aubaine et se sont lancés à leur propre compte. En moins de temps, les mototaxis ont envahi Bamako. Drissa Diallo, conducteur de mototaxi, confie qu’il était serveur dans un restaurant avant la Covid-19, qui a fermé.  « J’ai donc décidé de faire du mototaxi en attendant. Je gagne ma vie mieux qu’avant même. » Toumani Sissoko, lui, tenait un bar. « Avec la fermeture des lieux de rassemblement, j’ai plié bagages et me suis réfugié dans les transports à deux roues, explique-t-il. Ça va, il y a beaucoup de clients et d’autres fois aucun marché. Mais on essaie de s’accrocher. »

« Je travaillais pour la société Baramousso. Au début de la Covid-19, on nous a libérés. Pour ne pas rester à la maison à ne rien faire, j’ai d’abord commencé à faire le mototaxi avec ma moto et j’ai vu que ça m’apportait plus. J’ai donc décidé d’en faire mon métier. C’est vrai que nous avons des problèmes avec les policiers tout le temps mais on essaie de tenir. Les autorités veulent nous compliquer la vie. Ça me donne envie d’abandonner ce métier. J’avoue que c’est très fatigant. L’autre aspect, c’est que les gens commencent à avoir peur des mototaxis », témoigne Ousmane Diarra.

« Je suis venu du village par le canal d’un grand frère du village. Il a perdu son travail. Avec les indemnités qu’on lui a payées pour son licenciement, il a acheté quelques motos et nous a demandé de venir travailler pour lui. », confie Zoumana Sacko.

Choix

Pendant ce temps, nombreux sont ceux qui se réjouissent de la disponibilité des mototaxis. Pour Alimatou Tangara, restauratrice, « les mototaxis aident énormément dans le travail quotidien. » Puis, elle ajoute : « J’ai de temps en temps des clients à qui je livre des commandes. Donc, je les appelle et à la seconde ils sont là. Ça me facilite la tâche et ça me revient moins cher. »

« Lorsque j’ai perdu mon travail, fin 2020 à cause de la Covid-19, j’ai dû vendre ma voiture tellement les charges devenaient lourdes pendant qu’il n’y avait plus d’entrée d’argent. Maintenant, j’ai fait un contrat avec un taxi moto, qui dépose mes enfants à l’école et les ramènent à la descente. Ce n’est pas très prudent, mais c’est mieux qu’ils marchent pour se rendre à l’école. », renchérit Sounkalo Samaké, chef de famille.

Selon Alou Ba, analyste, il y a peu, les mototaxis n’allaient jamais prospérer au Mali. Mais, la Covid-19 a été un bon tremplin, car la peur des regroupements dans les transports en commun fait partie des raisons qui ont amené les gens à choisir les mototaxis.

  • Cet article a été publié avec le soutien de JDH Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada

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