Drague : le premier pas des filles de Mopti
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Drague : le premier pas des filles de Mopti

Dans la série sur la drague, Benbere pose ses valises à Mopti, où, selon le blogueur Yacouba Dramé, les jeunes filles font de plus en plus le premier pas. Cela reste un constat.

«Notre concert est prévu pour le 21 septembre 2019. Je suis toujours content quand les artistes acceptent de venir à Mopti pour amuser les jeunes.», affirme Ousmane Nienta, manager d’un jeune rappeur local. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une manifestation culturelle ou sportive dans une partie de la ville ne se fasse. A ces occasions, selon lui, les boîtes de nuit à Sévaré, les piscines des hôtels ou encore les salles de spectacle pour les concerts sont des lieux qui favorisent la drague.

Dans l’actualité, le nom de la région de Mopti rime avec insécurité, conflits communautaires, attaques djihadistes. Alors qu’il n’y a pas que ça, car malgré tout les gens essayent de « vivre leur vie », comme dans la ville de Mopti. Contrairement à ce que nombre de gens croient, la jeunesse de la «Venise malienne» vit à fond et cela, chaque jour, comme si c’était le dernier. Les lieux de loisirs sont nombreux, même si on ne le dit pas assez. La drague peut être quelque chose d’assez simple pour ceux qui veulent s’y essayer. Cependant, en la matière, les filles, selon mes constats, sont plus ouvertes d’esprit que les garçons.

Les filles à l’assaut

Les techniques de drague ont beaucoup évolué à Mopti. Les jeunes filles ont plusieurs techniques pour ne point rater leur cible. Fanta, une jeune fille de mon quartier, me raconte comment elle s’y prend : « Les garçons d’aujourd’hui n’ont pas le temps de revenir à l’assaut plusieurs fois. Souvent, ils ne viennent même pas, donc c’est à nous d’être astucieuses et de faire le premier pas pour ne pas perdre ceux qui nous plaisent.» Ces propos sont surprenants, si l’on revenait cinq ou dix ans en arrière. Mais, elle insiste sur le fait que les filles sont devenues plus nombreuses que les garçons dans la ville.

Cette mutation (les jeunes filles qui partent à l’offensive) ne plaît pas à tout le monde : « Quand une fille m’aborde, je suis toujours réticent car je ne m’accommode pas avec cette façon de faire. Le premier pas doit plutôt venir du garçon », m’explique Oumar Traore, un jeune frère du quartier. Je ne partage pas son avis, car je pense que le plus important n’est pas celui qui fait le premier pas, mais que cela puisse marcher. C’est tout.

Toutes ne sont pas aux aguets

Il faut noter que toutes les filles de la ville ne sont pas aux aguets. Certaines font souffrir malheureusement les gars comme moi. Je me souviens encore, comme si c’était hier. Les nombreuses heures passées au coin de la rue pour attendre celle qui avait la clé de mon cœur à l’époque. C’était tellement difficile de la conquérir que, souvent, j’étais gagnant au seul fait qu’elle accepte de m’accorder trois minutes. Avouons-le, j’ai mis du temps pour atteindre mon objectif. Mais, cette expérience à énormément enrichi mes techniques pour aborder une fille.

Les critères varient, mais être étranger à Mopti est un atout majeur car les filles aiment draguer les gars qui sont de passage. Je ne connais pas l’origine de cet engouement pour les étrangers. Bintou, mariée après une rencontre fortuite avec son futur mari lors d’une des vacances de ce dernier à Mopti, confie avoir fait le premier pas. « Il était là pour les vacances, je l’ai repéré, j’ai fait le premier pas et aujourd’hui, nous sommes mariés.»

Look en Getzner

Le look compte beaucoup. Les filles adorent le basin Getzner. Elles sont nombreuses à se focaliser sur les tenues vestimentaires pour faire leur choix. La course effrénée à la recherche d’un habillement en basin Getzner est devenue le passe-temps favori des jeunes filles de la ville. Tu veux un rendez-vous fructueux ? Ne l’oublie pas.

Les rencontres entre jeunes ont toujours existé, les manières de faire peuvent changer d’une époque à une autre ou d’une ville à une autre, mais l’objectif restera la même chose : avoir son âme sœur un jour pour vivre-ensemble pour toujours. Je tire mon chapeau à ces filles, qui ont compris que faire le premier pas n’est pas synonyme d’être de mœurs légères. Il n’est écrit nulle part que ce premier pas doit obligatoirement venir de l’homme.

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