#SiraKura : créer des centres de formation et de réinsertion pour les enfants de la rue et les talibés
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#SiraKura : créer des centres de formation et de réinsertion pour les enfants de la rue et les talibés

Dans le souci d’enrayer le phénomène des enfants de la rue et des talibés, les Assises nationales de la refondation (ANR) au Mali ont recommandé la création de centres de formation professionnelle pour leur réinsertion dans la vie socioéconomique.

Le droit à l’éducation, à la santé et à la protection sont, entre autres, des droits fondamentaux dont tout enfant doit bénéficier. Mais sous nos cieux, ils sont des milliers à se retrouver dans la rue pour diverses raisons, et beaucoup d’entre eux, lors de leur passage dans des écoles coraniques qu’ils fréquentent sous l’autorité d’un maître coranique. Ce dernier les fait passer des heures à mendier dans les rues. L’avenir de ces enfants semble peu inquiéter nos autorités.

Ils sont sous-alimentés pour la plupart. Et cela n’est pas sans conséquence sur leur santé, leur intégrité physique et intellectuelle. La responsabilité de l’éducation et de l’insertion socioéconomique de ces enfants incombe certes aux parents, mais aussi et surtout à l’État. Il revient en effet à l’État, de mettre tous ses citoyens dans leurs droits et trouver des solutions à tout problème qui prive des milliers d’enfants de leurs droits fondamentaux (santé, éducation, etc.).

Création d’infrastructures sociales

Les talibés et/ou enfants de la rue constituent la frange jeune de la population, qui semble être oubliée par les gouvernants. Il n’existe que peu ou pas d’initiatives portées par le gouvernement à l’endroit de ces enfants pour protéger et promouvoir leurs droits.

Autrement dit, l’action gouvernementale ne devrait pas se limiter à l’adoption de textes de loi, qui ne sont par ailleurs pas mis en œuvre. Mais elle doit concerner aussi la création d’importantes infrastructures sociales visant à repérer les enfants mendiants et à les former dans divers métiers selon leurs aspirations et compétences, pour espérer réduire ou mettre fin au phénomène d’enfants de la rue, de mendicité des enfants.

Les partenaires sociaux et techniques de l’État doivent être impliqués davantage dans la recherche de solutions, notamment en matière d’éducation. Il est nécessaire de faire de l’enseignement une priorité publique. Il est primordial que le gouvernement prenne des dispositions pour assurer l’insertion professionnelle de ces enfants en créant des centres de formation professionnelle offrant divers programmes adaptés à différents niveaux.

Réviser les programmes des foyers coraniques

La révision du contenu des programmes d’enseignement au sein des foyers coraniques ou des medersas, dans le but d’y insérer des contenus autres que l’apprentissage du Coran, serait aussi une bonne solution. Inadapté et incapable de leur permettre de faire face aux besoins modernes du marché du travail ou de l’entreprenariat, l’enseignement dispensé dans les foyers coraniques compromet l’avenir de plus d’un de ces enfants. Il serait mieux indiqué que le gouvernement travaille à faire en sorte que le temps que les enfants talibés mettent à mendier soit utilisé pour l’apprentissage de métiers.

La majorité des foyers coraniques évoluent presque dans l’informel et ne sont, pourrait-on le dire, presque pas pris en compte dans les statistiques scolaires officielles. Ne sont-ils peut-être pas des priorités nationales ? Les apprenants de ces foyers vivent dans des conditions difficiles, en raison de leur nombre souvent élevé chez un maître coranique qui n’arrive pas à bien les loger, nourrir ni soigner. Lui-même sans revenu particulier et sans soutien. Il est important, au vu du nombre des enfants qui fréquentent ces lieux, que les écoles coraniques soient considérées et même contrôlées dans la mesure où elles jouent un rôle éducatif.

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