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#SiraKura- Élaboration d’une nouvelle Constitution : « Nous avons relevé des préoccupations souvent diverses »

Au Mali, la commission de rédaction d’une nouvelle Constitution est engagée dans un processus inclusif. Installée le 12 juillet 2022, celle-ci a commencé à mener des consultations auprès des populations. Le mardi 2 août dernier, une délégation a rencontré à Mopti des « forces vives » des régions de Taoudéni, Tombouctou, Douentza, Bandiagra. Brema Ely Dicko, membre de la commission et qui faisait partie de cette mission dans le centre du pays, a accepté de répondre aux questions de Benbere à Mopti. La nouvelle Constitution devrait être soumise au vote, lors d’un referendum, le 19 mars 2023.

Benbere : Quels sont les objectifs de cette rencontre à Mopti ?

Bréma Ely Dicko : Elle visait à recueillir les propositions des forces vives venues de 5 régions : Mopti, Douentza, Bandiagara, Tombouctou et Taoudéni. Ensuite, il s’agissait d’expliquer la démarche inclusive de la commission et répondre aux questions des participants.

Pouvez-vous nous parler des méthodes de travail de la commission ?

Notre méthode s’articule autour de 3 piliers. La commission a adressé à toutes les catégories socioprofessionnelles des lettres accompagnées d’un canevas indicatif servant de guide de recueil des propositions. Des consultations seront menées auprès des partis politiques, des organisations de la société civile (femmes, jeunes, syndicats, ordres professionnels, associations, chambres de métiers, etc.). Celles-ci s’effectueront dans 5 pôles régionaux : Kayes, Ségou, Mopti, Gao et Bamako. Toutes les régions sont concernées. Et enfin, il y a la mise en place du site internet sur lequel les citoyens déposent leurs propositions.

Que retenez-vous comme préoccupations des populations rencontrées à ce stade concernant le projet de nouvelle Constitution ?

Nous avons relevé des préoccupations souvent diverses : certains ont proposé le maintien de la forme républicaine et laïque du Mali, le renforcement du Conseil économique social et culturel, la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales et de la Haute cour de justice. D’autres ont demandé la revalorisation des autorités coutumières, l’institutionnalisation de la fonction de Cadis (juge musulman), etc.

Après les séances d’écoutes, quelle est la prochaine étape ?

Ce sera la rédaction du rapport de la mission de Mopti destiné aux autres membres de la commission. Ensuite, nous allons poursuivre les écoutes à Bamako, et les propositions envoyées via le site seront analysées.

Enfin, il y a la rédaction au fur et à mesure de la nouvelle Constitution. L’avant-projet sera transmis au président de transition, colonel Assimi Goïta, mi-septembre. Et d’autres étapes de validation suivront (gouvernement, Conseil national de transition, vulgarisation du document en langues nationales dans toutes les régions et référendum en mars 2023).

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