#SiraKura : la réinvention de l’école par la création d’une bibliothèque dans chaque école publique
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#SiraKura : la réinvention de l’école par la création d’une bibliothèque dans chaque école publique

Pour la blogueuse Rokia Doumbia, la réinvention de l’école au Mali passera par la création d’une bibliothèque dans chaque école. Elle appelle à mettre l’accent sur la compétence, la bonne formation, l’éducation inclusive et de qualité.

L’insécurité, l’embargo, la cherté de la vie sont les problèmes qui préoccupent et semblent être les priorités pour l’instant. L’éducation peut (doit) attendre ? L’avenir de ces milliers d’enfants qui n’imaginent même pas à quoi pourrait ressembler leur avenir dans dix ans aussi peut attendre ? Pourtant, « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », disait Nelson Mandela.

« Les Maliens ne lisent pas », entendons-nous dire très souvent. Il y a même une blague très célèbre : « Si tu veux cacher quelque chose au Malien, mets le dans un livre ». Même si cela n’explique pas en gros la baisse du niveau dans notre système éducatif, force est de constater que sans livres il n’y a vraiment pas d’enseignement ou d’apprentissage au sens propre du terme. Il va sans dire que les livres sont importants dans le processus d’apprentissage et d’acquisition du savoir. Et il est triste de constater que la plupart de nos écoles ne sont pas dotées de bibliothèque.

Manque de lecteurs, de livres ou de bibliothécaire

Ce serait peut-être trop dire que nos écoles ne sont pas dotées de bibliothèques. Mais la réalité indéniable est que la culture de la lecture n’est pas prônée dans notre système éducatif. Les quelques rares écoles qui disposent d’une bibliothèque manquent soit de lecteurs ou de livres, soit de bibliothécaire. Les salles dédiées à servir de bibliothèque sont utilisées à d’autres fins. La place des livres dans les programmes scolaires laisse à désirer. Or, il est indéniable que la lecture joue un rôle essentiel dans le développement cognitif, social et langagier de l’enfant.

Lécole, censée être le premier lieu d’acquisition du savoir de l’enfant, doit pouvoir offrir d’autres moyens d’apprentissage que les contenus des programmes d’enseignement dispensés. Inclure un horaire de lecture au-delà des heures prévues dans le programme d’enseignement serait un grand pas. Pousser les élèves vers les livres en insérant au minimum deux heures de lecture obligatoire par semaine ou sur deux jours dans la semaine serait salutaire. Il s’agit de promouvoir la lecture chez les enfants afin qu’ils deviennent des adultes cultivés et créatifs.

Selon un proverbe bamanan, « L’enfant est comme une pâte d’argile : il grandit avec la forme qu’on lui a donnée dès l’enfance. » L’enfance constitue le moment idéal pour acquérir facilement le goût de la lecture et l’habitude de fréquenter les bibliothèques. Il est important de comprendre que les cours ne suffisent pas pour tout connaître. Les livres servent, à cet effet, à approfondir les connaissances acquises dans les classes.

Savoir lire, une chance

Dans un monde de plus en plus connecté, de plus en plus mondialisé, savoir lire est une chance. Le savoir est un pouvoir et personne ne doit rester en marge. Au-delà des bibliothèques dans les écoles, il est mieux sinon nécessaire d’en construire dans les quartiers. Ou que chaque commune en soit dotée. Que les autorités communautaires y pensent. Il s’agit de « déscolariser » la connaissance avec la création des bibliothèques publiques. « Une bibliothèque publique est un instrument essentiel de l’éducation permanente et du développement de l’individu ».

Cela exige également des parents d’élèves des efforts pour stimuler le goût de la lecture chez les enfants, en les encourageant par des petits cadeaux ou en les accompagnant dans des bibliothèques. L’idée est d’habituer l’enfant, dès le bas-âge, à la lecture. Qu’ils grandissent avec cette idée que les livres sont les meilleurs moyens par lesquels on grandit, on évolue et « se met à la page ». Et non dans les « grins » ou dans les rues.

Personne n’est génétiquement programmé pour réussir. « Parler d’éducation et placer l’école au centre de nos préoccupations est une bonne chose, mais malheureusement ça n’aboutit jamais à rien », écrit Salman Kahn dans L’éducation réinventée. L’on pourrait facilement ajouter que ça n’aboutira jamais à rien, tant que nous ne réglons pas le vrai problème : c’est de plutôt se soucier de ce que les élèves ont à acquérir que de s’accentuer sur leur passage en classe supérieure. Le vrai problème, c’est de ne pas arriver à mettre l’accent sur la compétence, la bonne formation, l’éducation inclusive et de qualité.

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