Lancée officiellement lors de la rentrée littéraire 2020 du Mali, Bibook est désormais disponible en application et téléchargeable sur Play Store ou Google Play. Cette maison d’édition numérique, une librairie et une bibliothèque qui plus est, a son siège à Bamako, au Mali.
Gérée par le réseau We’re Solution, composé de jeunes maliens qui sont graphistes, vidéastes, auteurs, comédiens et metteurs en scène, Bibook (« le livre aujourd’hui », bi pour aujourd’hui en langue bamanankan et book pour livre en anglais) est à la fois une bibliothèque, une librairie et une maison d’édition. Elle arrive à point nommé dans un pays où l’édition, l’accès aux livres et la possibilité d’avoir chez soi une bibliothèque garnie relèvent souvent de la gageure.
Les jeunes concepteurs du projet, soutenus par des acteurs importants de la vie culturelle du Mali tels que le conteur et écrivain Ousmane Diarra ou encore le dramaturge et philosophe Jean-Louis Sagot-Duvauroux (également cofondateur de la compagnie BlonBa), ont lancé Bibook avec une offre gratuite de 5 livres. Il s’agit, pour la plupart, de classiques de la littérature mondiale et des sciences sociales auxquels on peut directement avoir accès après téléchargement de l’application.
Il y a, entre autres, Le voyage au soudan d’Ibn Battùta, l’histoire d’un voyageur arabe qui visite le Mali du XIV siècle. En accès gratuit également Mémoires d’un esclave de Frederick Douglass, un témoignage bouleversant d’un homme qui a passé son enfance et son adolescence comme esclave aux États-Unis. À ceux-ci, s’ajoutent Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, Modeste proposition de Jonathan Swift, Les 30 plus belles fables de La Fontaine et enfin Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre. Ce dernier livre, ajouté récemment sur l’application, est à lire en cette période de confinement.
Sur Bibook, en plus de l’écrit, l’audio est prévu pour bientôt. Pour l’heure, les collections sont reparties en « Nos auteurs », « Afrique », « Monde », « Jeunesse », « Théâtre », « Documentation », « Pédagogie » et « mémoires ».
Le smartphone, principal lien entre Bibook et les Bibookers
Tout le monde n’est pas « né avec une cuillère en or dans la bouche ». Mais aujourd’hui, tout se passe comme si tout le monde venait au monde avec au moins un smartphone : l’intérêt des jeunes pour cet outil n’est plus à démontrer. Le smartphone est le compagnon par excellence de la jeunesse en ce 21e siècle.
C’est fort de ce constat que les initiateurs du projet ont pensé à créer cette plateforme qui pourrait toucher plus de monde, car les gens ne sont pas assez motivés quant à l’idée de toujours se rendre dans les bibliothèques ou de se débarrasser de leur smartphone durant des heures.
Bibook, à travers les smartphones, entretient donc un lien étroit avec ses utilisateurs qui peuvent être de simples lecteurs ou encore des auteurs. Ceux-ci peuvent l’utiliser partout. Une fois un livre téléchargé, pas besoin de connexion pour le lire.
En ce qui concerne l’édition, c’est une véritable révolution : « Ça résout quelque part le problème de la difficulté de l’édition. Un auteur, une fois le manuscrit validé par le comité de lecture de Bibook, sera édité gratuitement », a confié Jean-Louis, lors du lancement de Bibook à l’Institut français de Bamako, dans le cadre de la rentrée littéraire 2020 du Mali.
Bibook, également en tant que librairie, mettra à la disposition des Bibookers les livres édités à 2 000 francs CFA l’unité. Le paiement se fera via Orange Money et l’auteur sera rémunéré sur chaque livre vendu.
Le livre, une fois acheté, va se stocker parmi les livres gratuits. On peut donc, à la longue, avoir une bibliothèque riche sur son smartphone.
Une application par les jeunes et pour les jeunes
« Quand j’ai vu les jeunes travailler sur le projet, ça m’a redonné confiance à la jeunesse. Bibook permettra de révolutionner l’accès à la culture », estime Ousmane Diarra, très ému, soutenu par Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Lui qui n’est plus à présenter et a déjà été publié par de grandes maisons, comme Gallimard, est le premier auteur dont le livre Les Djins de Bamako paraitra bientôt sur Bibook, selon Jean-Louis Sagot-Duvauroux, qui a également salué l’engagement des jeunes en rappelant que tous ont travaillé sur le projet en tant que bénévoles.
Mohamed Diarra, auteur de polars salués par le microcosme littéraire bamakois, salue l’initiative et estime que c’est une opportunité à saisir pour les jeunes auteurs dans un pays où l’accès aux livres et le problème de l’édition demeurent problématiques. Déjà publié trois fois chez L’Harmatan, il a exprimé son souhait d’être sur Bibook.
Cette innovation, nous l’espérons, libéralisera davantage la culture et permettra aux jeunes d’être toujours en contact avec les livres dans un monde où le smartphone occupe une place prépondérante.
Lien de Bibook sur Google Play :
https://play.google.com/store/apps/details?id=com.weresolution.bibook&hl=fr
Salut
Mais Bibook n’est pas sur App store?
J’aime cette application pour améliorer mon niveau
nous serons de plus en plus sage