Premier centre de prise en charge de survivants de Violences basées sur le genre (VBG), le One Stop Center de la commune V du district de Bamako a ouvert ses portes au public, le 9 décembre dernier. Cette journée portes ouvertes vise à encourager les victimes à fréquenter l’établissement.
« Un monde où les femmes et les filles sont victimes de violences ne peut pas se développer », martèle Ives Sassenrath, le tout nouveau Représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Mali (UNFPA). Les Violences basées sur le genre, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, concernent 45% des femmes de 15 à 45 ans au Mali ( EDS 2018).
97% de toutes les violences sont dirigées contre les femmes et les filles. Ce qui fait des VBG une menace pour le développement et une « pandémie humaine », exacerbée par la Covid-19, selon le patron de l’UNFPA, qui exhorte les victimes à briser le silence et à recourir aux services de prise en charge.
Au Mali, de nombreuses victimes de violences basées sur le genre n’osent pas en parler par peur d’être rejetées ou stigmatisées. Celles qui se rendent dans un service de prise de charge, partent un mois après avoir été victime d’un cas de violence, déplore Ives Sassenrath. Avant d’appeler à la mobilisation des acteurs sociaux contre les violences faites aux femmes.
Près de 1200 survivants de VBG
Le chef de la coopération canadienne au Mali, M. Picard a insisté, quant à lui sur la nécessité de protéger les femmes et les filles contre les violences à travers des actions de justice. Le diplomate a par ailleurs plaidé pour l’intégration des One Stop Center au système de santé et l’adoption d’une loi contre les VBG. Un avant-projet de loi contre les VBG avait suscité une vive polémique de la part de leaders religieux conservateurs.
Depuis l’ouverture du centre en octobre 2017, près de 1200 survivants de violences basées sur le genre ont bénéfice d’une prise en charge médicale, psychosociale, sécuritaire. Les usagers sont également assistés sur le plan juridique et judicaire.
Le One Stop Center est le fruit d’une initiative multipartite, qui regroupe entre autres, l’Union européenne, la coopération canadienne, la coopération suédoise, le système des Nations unies à travers l’UNFPA. Elle vise à mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des filles à l’horizon 2030.
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