Alors que ses voisins sont touchés par le coronavirus à des degrés divers, le Mali n’en connaît aucun cas. Du moins officiellement. Un vrai miracle, selon Maître Cheick Oumar Konaré.
De miracle, le pays en a bien et fort besoin car si ce terrible virus, après avoir quitté son berceau asiatique, venait à pénétrer au Mali, il y aurait de quoi littéralement perdre ses esprits.
En effet, les hôpitaux et centres de santé maliens ne sont pas dotés d’appareils respiratoires suffisants pour recevoir cent malades. Les masques sanitaires demeurent un luxe et le personnel qualifié manque cruellement. Pis, la majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable, à plus forte raison au savon et aux gels hydro-alcooliques nécessaires à la prévention du fléau.
Questions insolubles
Pour ne rien arranger, en raison du terrorisme ambiant, le Mali n’exerce aucun contrôle sur ses frontières avec le Niger, l’Algérie, la Mauritanie et le Burkina Faso. De ce fait, par le biais des déplacements incontrôlés de populations et du fait de l’absence de structures de santé sur une grande partie du territoire, les contagions se feraient de manière fulgurante, massive et irrésistible.
Si un confinement général de la population était décidé par le gouvernement, il produirait plus de mal que de bien, puisqu’en compensation l’État n’aurait pas d’argent à distribuer aux citoyens qui, en majorité, ont pour habitude de gagner leur pain au jour le jour. Devraient-ils alors mourir de faim ou d’autres maladies en leur lieu de confinement ? Le coronavirus est-il vraiment pire que la faim ?
Par ailleurs, l’État lui-même, déjà pauvre comme Job et confronté aux grévistes de tous bords, survivrait-il financièrement en se sevrant d’impôts et de taxes douanières pendant la période de confinement ? Aurait-il, sans créer de nouvelles prisons, les moyens d’obliger les Maliens à vider les gares, les marchés, les transports en commun, les rues et les mosquées ? Et qui jugerait la foule des éventuels contrevenants dès lors que les tribunaux seraient fermés ?
Comment affecter les forces armées et de sécurité à la surveillance des populations confinées alors que le pays n’arrive pas à se défendre des meurtrières attaques terroristes et intercommunautaires au Nord comme au Centre ?
C’est pourquoi il faut prier le Seigneur Tout-puissant de faire perdurer le miracle malien en éloignant de notre territoire un virus qui tue six cents personnes par jour dans des pays cent parfois plus puissants que le nôtre (Italie, France, Espagne, etc.).
Espérer ?
Une note d’espoir cependant : le virus ne semble tuer, en général, que les personnes âgées ou celles déjà affaiblies par des pathologies chroniques. Ce constat laisse de bonnes chances de survie à la population malienne majoritairement jeune et en bonne santé.
De surcroît, il importerait de mettre en place une thérapie qui, à dire d’expert, se révèle assez efficace contre le coronavirus et qui, de surcroît, ne coûte pas les yeux de la tête. Il s’agit de la chloroquine, autrement appelée nivaquine, sur laquelle le professeur français Didier Raoult ne tarit pas d’éloges, soutenu dans son enthousiasme par des chercheurs chinois et américains.
Si on pouvait créer, dès maintenant, un stock de chloroquine associée à de l’azythromicine, un antibiotique qui a aussi montré des effets sur le virus. Ainsi, on prendrait une grande avance sur l’attaque quasi-inévitable du virus auteur de la plus grave catastrophe de l’histoire mondiale.